Actions et Actualités "Tourbière et lac de Lourdes"

Depuis le lancement de l’animation en octobre 2007, de nombreuses actions ont été engagées : 4 Contrats Natura 2000, 2 Contrats agricoles, inventaires, suivis, travaux divers. Les actions réalisées dans le cadre des 4 Contrats Natura sont financées en intégralité par l’Etat et l’Europe. Le rôle du SMDRA est d’assister les maîtres d’ouvrage pour les montages de dossiers administratifs et de superviser les travaux.

 


Suivis des habitats naturels : état d'avancement 2011



Objectifs


Le suivi des habitats naturels de la tourbière de Lourdes est réalisé en application du Document d’Objectifs du site depuis 2008. Il est porté par la mairie de Lourdes, réalisé par l’AREMIP (Action Recherche Environnement en Midi-Pyrénées) et cofinancées par l'Etat et l’Union européenne. 

Il concerne les suivis de :
-    la dynamique naturelle des habitats d’intérêt communautaire,
-    la diversité spécifique des placettes de fauche et des placettes de décapage,  
-    la dynamique de recolonisation des secteurs déboisés,
-    l’effet du pâturage sur différents milieux.
    
Méthodologie
Le suivi repose sur la réalisation de relevés phytosociologiques. En 2011, un total de 31 relevés a été effectué, auquel sont associés, pour l’interprétation de tendances plus durables, les résultats de 7 lignes fixes de suivi en place depuis 1998.

Principaux résultats


La tendance naturelle la plus générale est la fermeture des milieux par des ligneux envahissants, arbustifs et qui précèdent le plus souvent des formations arborées. Seules certaines parties de tourbière haute active semblent résister naturellement à cette tendance.
Avant d’arriver au stade boisé, les autres habitats naturels se concurrencent mutuellement. Le bas-marais alcalin à Choin est l’unité la plus sensible, envahie par la prairie atlantique humide à Molinie, par la Cladiaie ou par la roselière à Phragmite. On arrive cependant à trouver dans chacun de ces habitats alcalins des unités élémentaires de tourbière active avec des petits massifs de sphaignes isolés. Ceci illustre d’une part la forte dynamique des formations présentes et d’autre part un déséquilibre durable, consécutif à l’arrêt des pratiques anciennes de gestion sur ce site (écobuages).

Parmi les mesures de gestion appliquées dans le cadre du DOCOB, on retient que le déboisement (1er abattage par secteur) se traduit par une reprise immédiate des arbres ou arbustes coupés, sauf les bouleaux, au demeurant peu problématiques sur ce site. La coupe des ligneux en dessous du collet appliquée début 2010, donne un bon résultat et, si l’ensemble de la souche est bien enlevée, il ne semble pas y avoir de repousse au moins la même année. Les coupes annuelles des rejets des secteurs déboisés ont un impact marqué sur les essences arborées en particulier l’aulne glutineux, mais le résultat reste incertain sur la bourdaine.

Le pâturage, mis en place depuis 1998 sur la tourbière acide a globalement donné des résultats intéressants : disparition des plages de mousses pyrophiles, développement d’espèces pionnières et d’espèces hygrophiles ou à valeur patrimoniale sur les sentiers fréquentés, retard dans la progression des ligneux, arrêt de la colonisation par les roseaux sur la zone de contact roselière/tourbière acide. Sur les parties non pâturées où aucune action de gestion n’ai réalisé (Cladiaie dense), le développement des ligneux est très important et le nombre d’espèces présentes régresse beaucoup.

Les décapages ont été réalisés en 2009 selon quatre profondeurs différentes (0, -7, -14 et -21 cm) et sur trois faciès différents (molinie, callune, bruyère) de la tourbière haute dégradée. Trois ans après, des réactions commencent à se distinguer selon les faciès. Pour les deux faciès les plus pauvres en espèces avant l’opération, à savoir la callune et la bruyère à quatre angles, on observe une forte hausse du nombre d’espèces aux profondeurs moyennes (- 7 et -14 cm). Sur le faciès à Molinie, présentant une grande richesse spécifique avant le décapage, l’augmentation du nombre d’espèce n’est marquante que sur la placette témoin seulement fauchée (0 cm). Les niveaux -21 cm ont formé des mares temporaires pauvres en espèces souvent dominées par le Rhynchospore blanc, mais intéressantes au niveau de la diversification des formes de la tourbière dégradée et de la présence d’odonates et de sphaignes caractéristiques. Les résultats concernant les sphaignes semblent être positifs mais leur progression est lente. En tout cas, des espèces de tourbière haute active sont bien présentes et leur évolution sera à suivre. Les décapages réalisés aux plus fortes profondeurs font réapparaître le Rhynchospore, qui se maintient de façon durable, traduisant une transformation d’une tourbière dégradée en tourbière active.

La fauche en damiers, avait donné quelques résultats encourageant en 2009. Alors qu’en 2010, aucune placette n’a été fauchée, cette année ce sont quatre placettes qui ont été fauchées par l’ONF le 5 octobre. Le suivi des habitats qui sera réalisé en 2012 permettra d’évaluer l’impact de ces travaux sur les milieux.

Suivi du Fadet des Laîches : état d'avancement 2011



Objectifs


Le suivi du Fadet des Laîches, porté par la mairie de Lourdes, réalisé par l’AREMIP et cofinancées par l'Etat et l’Union européenne a pour objectifs :
-    de connaître l’utilisation des différents habitats,
-    d’évaluer et de suivre l’effectif présent,
-    et de mesurer l’impact des opérations de gestion.

Il s’agit donc d’évaluer l’état de conservation de l’espèce et sa dynamique à partir de l’abondance et la répartition sur les zones de tourbière situées à l’Ouest du lac de Lourdes. Le suivi est réalisé tous les deux ans : 2009, 2011 et 2013.

Méthodologie


Deux approches sont mises en œuvre durant la période de vol qui s’étale de fin juin à début aout :
- la réalisation d’itinéraires échantillons parcourus périodiquement visant à déterminer le moment du pic de vol annuel de l’espèce et à évaluer son abondance,
- la seconde qui consiste à observer, pendant une période brève, proche du maximum de vol de l’espèce, un réseau de carrés choisis de façon aléatoire. Elle permet d’évaluer la fréquentation des diverses formations végétales présentes.

Principaux résultats


En 2009 et 2011, la durée totale de vol est de l’ordre de 42 jours, avec une période d’émergence principale respectivement les 8 et 11 juillet.
La répartition sur le site s’est globalement maintenue. L’importance du bas-marais à Choin et Molinie se confirme même si les divers milieux de la tourbière acide sont tous occupés. Les formations très fermées de Cladium semblent en revanche n’avoir aucun intérêt direct pour notre papillon, même si les rideaux ou les massifs isolés qu’il forme parfois peuvent jouer un rôle d’abri qui rend plus attractifs les habitats voisins.
Parmi les pratiques de gestion mises en place sur le site, on note que le pâturage semble amener au moins sur certaines parties d’habitats une baisse de la présence de fadets. Il faudra donc veiller à lui maintenir un caractère modéré et tardif.
L’estimation de la population adulte volant à Lourdes indique une hausse de l’effectif passant de 220 individus en 2009 à 476 en 2011. Un des facteurs de cette amélioration est probablement la douceur du printemps 2011 qui aura certainement favorisé la survie et le développement des chenilles. Les conditions météorologiques de l’été, froides et humides laissent en revanche planer quelques inquiétudes sur le succès des pontes et celui des envols en 2012, qu’il faudrait suivre avec attention.
 

Inventaires faunistiques complémentaires

En 2011, le SMDRA a lancé deux études afin d'améliorer nos connaissances sur la faune du site. Les rapports de ces études, réalisées par le CREN Midi-Pyrénées, sont disponibles : cliquez sur l'intitulé


Mai 2011: 8ième comite de suivi du site

Dans le cadre de l’animation du site Natura 2000 « Tourbière et lac de Lourdes », le SMDRA a organisé le mardi 31 mai, le 8ième comité de suivi. Ces réunions, biannuelles, permettent de faire état des avancements des actions en cours et de discuter des actions ou projets à venir. Le but de ces actions étant toujours la conservation ou la restauration de la faune et des habitats naturels du site. Aussi, une quinzaine de personnes participaient à la première réunion de l’année 2011. Les principaux points abordés sont les suivants :

1.    Le bilan de la 3ième année de déboisement par l’ONF de la périphérie de la tourbière où les principales conclusions sont l’interdiction de l’utilisation du quad  pour les prochaines années et le recours à l’hélitroyage pour l’évacuation des produits de coupe, plus respectueux du milieu.

Cliquez sur les photos pour visualiser les diaporama.

Coupe des ligneux sur le secteur sud-est de la tourbière (~1ha)

       

Evacuation des produits de coupe des rejets par hélitryage

       

voir la vidéo : cliquer ici

2.    Le projet de brûlage contrôlé expérimental. Ce test a pour but de compléter l’action de déboisement et de limiter ainsi le développement des ligneux sur la tourbière. Pour cela, une méthodologie de travail a été réfléchit avec le Centre de Ressources sur le Pastoralisme et la Gestion de l’Espace (CRPGE). Deux parcelles, l’une déjà déboisée par l’ONF (brulage des rejets) et l’autre non traitée seront brulées de façon contrôlée l’hiver prochain. Le maître d’ouvrage de cette action est, comme pour le déboisement, la mairie de Lourdes. Ces deux actions, le déboisement et le brulage, sont financées intégralement par l’Etat et l’Europe, dans le cadre de contrats Natura 2000.

3.    L’état d’avancement du projet de cheminement et sa signalétique, avec un premier piquetage réalisé en février et les résultats de l’étude géotechnique.

4.    Le projet de traitement des eaux du lac pour lequel un dossier technique et financier doit être monté avec la mairie de Lourdes.

5.    Le lancement des inventaires insectes, chiroptères et faune de la cladiaie, réalisés par le CREN Midi-Pyrénées.

6.    L’exposition itinérante de 21 panneaux dédiés aux 14 sites Natura 2000 des vallées des Gaves et aux 7 principaux thèmes (dont l’eau et la faune) disponible pour tous dès cet été (informations auprès d’Hélène SAZATORNIL, animatrice Natura 2000 au SMDRA).

7.    Enfin, le projet de modification du périmètre du site Natura 2000, proposé en 2007 lors de la validation du Document d’Objectifs, a été représenté au comité. Une consultation par le Préfet des deux communes concernées, Lourdes et Poueyferré, doit être menée rapidement afin de valider officiellement ce nouveau périmètre.

 


 

Février 2011: premiers pas vers l'aménagement responsable du site

A l'occasion d'un groupe de travail, où l'ensemble du comité de suivi du site été invité, une petite équipe a réalisé un premier repérage du futur cheminement. 

En effet, dans le but de faire découvrir la tourbière tout en limitant les dégâts, une des actions du DOCOB prévoit la mise en place d'un cheminement en bois. Ce sentier, agrémenté d'une signalétique appropriée, vous permettra de découvrir les différents milieux tourbeux présents sur le site.

Ce projet d’aménagement porté par la mairie de Lourdes a été sélectionné dans le cadre du programme « Compétitivité régionale et Emploi 2007-2013 » soutenu par l’Union européenne. Les actions suivantes ont été cofinancées par l'Agence de l'Eau Adour-Garonne et l’Union européenne :

  • Etudes préalables (géotechniques et contrôle technique)
  • Aménagement du sentier sur pilotis
  • Panneaux d’information

Juillet 2010: Sixième comite de suivi du site


Le sixième Comité de suivi du site est organisé le 1er juillet 2010 dans les locaux du SMDRA à Lourdes. Cette réunion permet de présenter l'état d'avancement et les résultats des études, inventaires et actions menés sur le site. Le compte rendu et le diaporama présenté sont disponibles dans la rubrique "documentations".

 


Mars-avril 2010 : Contrôle du développement des ligneux sur la tourbière

L'action de "contrôle du développement des ligneux" sur la tourbière lancée en 2009 est reconduite en 2010, comme prévu dans le programme d'action initial (action programmée sur 5 ans).

En effet, depuis plusieurs années, les arbres et arbustes (bourdaines, saules, aulnes principalement) s’installent progressivement sur les habitats tourbeux du site Natura 2000 et contribuent ainsi lentement à son assèchement et sa transformation. Les habitats tourbeux concernés sont des prés humides, des marais calcaires à Cladium mariscus et des bas marais alcalins. Le but recherché est de rouvrir les milieux qui tendent à se fermer en contenant l’expansion des fourrés arborés et arbustifs se développant depuis la périphérie du site. Ces travaux font l’objet d’un Contrat Natura 2000 de 5 ans, signé entre le propriétaire des parcelles concernées, la ville de Lourdes (maître d’ouvrage de l’opération) et l’Etat.

Cette année, les équipes de l'ONF doivent traiter une superficie plus importante que l'année passée en coupe initiale, et ajouter la coupe des rejets de l'année passée. Une nouvelle technique est proposée par le prestataire et validée par l'opérateur, afin de limiter la repousse des rejets: les ligeux sont coupés au niveau de la racine à l'intérieur de la tourbe, au lieu d'une coupe rase au niveau de la tourbe.

Pour ne pas endommager le milieu, seuls des outils manuels sont utilisés pour le chantier. Il s’agit de serpes, haches, débroussailleuses à disques et pour les arbres les plus importants de tronçonneuses (huile biodégradable). Les ligneux et branches sont ensuite regroupés en fagots au centre de la tourbière puis acheminés vers l'extérieur par un câble aérien installé à cet effet. Les fagots les plus éloignés du pied du câble aérien sont transportés vers celui-ci grâce à une chenillette motorisée, puis évacués par le câble. Ces fagots seront ensuite pesés, puis, selon le diamètre des branches, les végétaux seront compostés ou traités en CSDU (Centre de stockage des déchets ultimes).

 


Décembre 2009 : Cinquième Comité de suivi du site

Le cinquième Comité de suivi du site est organisé le 7 décembre 2009 en mairie de Lourdes. Cette réunion permet de présenter l'état d'avancement et les résultats des études, inventaires et actions menés sur le site, et de valider le programme prévisionnel de l'année 2010.


Novembre 2009 : information sur la Charte Natura 2000

Une réunion d'information pour les proporiétaires des parcelles situées sur le périmètre du site Natura 2000 "tourbière et lac de Lourdes" est organisée en novembre 2009. Cette réunion n'a pas été concluante pour obtenir des signatures de la Charte, ainsi la sensibilisation des propriétaires se poursuivra en 2010.


Octobre 2009 : Gestion expérimentale de la tourbière par la fauche

La fauche rase est une opération de gestion qui consiste à sectionner, au plus près de leur base, les tiges de formations herbacées. L’objectif de cette opération est double : d’une part, rouvrir et diversifier le cortège végétal de la prairie humide acidiphile et du marais à schoin, d’autre part, acquérir des connaissances sur l’effet de la fauche sur les trois habitats d’intérêt communautaire (cladiaie, marais à schoin et prairie humide acidiphile). Le maître d’ouvrage de cette opération est la ville de Lourdes et le prestataire, l’ONF. Cette action fait l’objet d’un Contrat Natura 2000 sur 5 ans, de 2008 à 2012, signé entre la ville de Lourdes et l’Etat.

Cette année, deux placettes de 10m x 10m ont été fauchées, dont une déjà fauchée en 2008, entre le 30 octobre et le 5 novembre. La localisation des placettes de fauche est présentée ci-dessous:


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1 et 29 septembre 2009 : Animations  scolaires

Deux animations scolaires ont été proposées en septembre pour les élèves de deux classes des lycées de Montardon (64) et de Bagnères (65) par l'animatrice du site.


Juillet- novembre 2009 : Gestion de la tourbière par le pâturage

L'action de gestion de la tourbière par le pâturage équin extensif et saisonnier débutée en 2008 est reconduite pour l'été 2009, sur la période du 27 juillet au 13 novembre. L'objectif est de contenir l’expansion des fourrés arborés et arbustifs, entretenir les dépressions tourbeuses et les stades pionniers…


 


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tembre 2009 : Suivi du Fadet des laîches

L’action consiste à mettre en place un suivi de l’évolution de la population du Fadet des Laîches sur la période 2008-2012, parallèlement à la mise en œuvre d’actions de gestion sur ses habitats. Les objectifs de ce suivi sont :

  • améliorer les connaissances sur l'utilisation des habitats,
  • évaluer l’effectif présent et pouvoir le suivre d’une année à l’autre,
  • vérifier la pertinence des actions engagées pour entretenir et conserver les habitats naturels occupés par l’espèce.

Il permet de mesurer l’effet des actions de gestion entreprises par rapport aux objectifs fixés et donc de valider ou au contraire de redéfinir ou de stopper une de ces actions en fonction des résultats obtenus.

Ce suivi a été effectué par l'Aremip, prestataire désigné par le maître d'ouvrage, du 12 juin au 12 septembre sur 7 passages. Les résultats du suivi 2009 sont présentés dans le document Pdf téléchargeable ici.


23 juin 2009 : Quatrième Comité de suivi du site

Le quatrième Comité de suivi du site s'est tenu le 23 juin 2009 en mairie de Lourdes.


Mars-juin 2009: Décapage expérimental de la tourbière

Le décapage consiste à enlever la végétation aérienne et l’horizon humifère (première couche superficielle du sol) de certains habitats de la tourbière. Cette mesure vise à « rajeunir » les milieux tourbeux en les faisant évoluer de manière régressive vers des stades de végétation précédents. Pour cela, un Contrat Natura d’un an (2009) est porté par la ville de Lourdes.
Neuf placettes de 10 m² chacune sont actuellement en cours de décapage par l’AREMIP.Ces placettes ont été regroupées en 3 lots correspondant à 3 habitats différents (Molinie, Callune, Bruyère à quatre angles) et sont décapées selon trois profondeurs : 7 cm, 14 cm et 20 cm. Pour chaque lot, une placette supplémentaire sera fauchée afin de constituer un témoin.

Les objectifs de cette opération sont multiples :

  • Diversifier et enrichir le cortège floristique de la tourbière,
  • Restaurer la tourbière dégradée pour avoir les zones de tourbière haute active,
  • Contrôler l’envahissement de la Molinie bleue,
  • Relancer la dynamique turfigène.

Les changements attendus sur l’ensemble de ces habitats et espèces concernés, sont donc :

  • Développement de la typicité et de la surface couverte par les habitats de « tourbières hautes actives » et de « dépressions sur substrats tourbeux du Rhynchosporion »,
  • Amélioration de leur état de conservation.

Mars 2009 : Contrôle du développement des ligneux sur le site

Au mois de mars, plusieurs agents de l’ONF ont réalisé un important chantier de déboisement au nord de la tourbière du lac de Lourdes. En effet, depuis plusieurs années, les arbres et arbustes (bourdaines, saules, aulnes principalement) s’installent progressivement sur les habitats tourbeux du site Natura 2000 et contribuent ainsi lentement à son assèchement et sa transformation. Les habitats tourbeux concernés sont des prés humides, des marais calcaires à Cladium mariscus et des bas marais alcalins.

Afin de conserver et restaurer ces habitats, une grande opération de déboisement vient de débuter et se poursuivra jusqu’en 2013. Le but recherché est de rouvrir les milieux qui tendent à se fermer en contenant l’expansion des fourrés arborés et arbustifs se développant depuis la périphérie du site. Ces travaux font l’objet d’un Contrat Natura 2000 de 5 ans, signé entre le propriétaire des parcelles concernées, la ville de Lourdes (maître d’ouvrage de l’opération) et l’Etat.
L’ONF, prestataire des travaux, a pour mission d’arracher et de couper tous les ligneux qui envahissent les trois habitats tourbeux. Quatre secteurs d’un hectare chacun seront successivement déboisés à un an d’intervalle. De plus, afin de limiter la repousse des rejets et d’épuiser les souches, une coupe régulière des rejets pendant toute la durée du contrat sera réalisée.

Pour ne pas endommager le milieu, seuls des outils manuels sont utilisés pour le chantier. Il s’agit de serpes, haches, débroussailleuses à disques et pour les arbres les plus importants de tronçonneuses (huile biodégradable).

De plus, toujours dans l’optique de limiter l’impact sur le milieu, tous les produits de coupe sont conditionnés dans un berceau conçu spécifiquement pour le chantier et évacués à l’aide de câbles aériens vers la périphérie du site puis en décharge. Selon le diamètre des branches, les végétaux seront compostés ou traités en CSDU (Centre de stockage des déchets ultimes).


Fin 2008 : Contrats agricoles

En 2008, deux exploitants agricoles se sont engagés dans des Contrats agricoles fixant des Mesures Agro-environnementales Territorialisées (MAET). L’ADASEA assure, en partenariat avec le SMDRA, l’animation de ces mesures afin de signer un maximum de contrats. L’objectif est d’introduire ou de pérenniser des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. A ce jour, les mesures prises sur le site sont la réduction et l’arrêt de la fertilisation des prairies et la limitation des apports d’herbicides sur les cultures situées à proximité du lac. Pour cela, les agriculteurs reçoivent une aide (Etat et Europe) proportionnelle à l’effort de gestion entrepris.


Octobre 2008 : Gestion expérimentale de la tourbière par la fauche

La fauche rase est une opération de gestion qui consiste à sectionner, au plus près de leur base, les tiges de formations herbacées. L’objectif de cette opération est double : d’une part, rouvrir et diversifier le cortège végétal de la prairie humide acidiphile et du marais à schoin, d’autre part, acquérir des connaissances sur l’effet de la fauche sur les trois habitats d’intérêt communautaire (cladiaie, marais à schoin et prairie humide acidiphile). Le maître d’ouvrage de cette opération est la ville de Lourdes et le prestataire, l’ONF. Cette action fait l’objet d’un Contrat Natura 2000 sur 5 ans, de 2008 à 2012, signé entre la ville de Lourdes et l’Etat.
La première année, la fauche en damier a été réalisée sur quatre placettes de 10x10 m: 2 sont situées sur le marais à choin, 1 sur la cladiaie et 1 sur la prairie humide. Tous les produits de fauche ont été rassemblés dans des big-bags et évacués à l’aide d’un treuil électrique puis mis en décharge. Le calendrier d’intervention prévoit une nouvelle fauche des placettes situées sur le marais à schoin et la prairie humide. L’année de réalisation de cette seconde opération de fauche sera déterminée en fonction de l’évolution des milieux suite à la première fauche. De plus, une autre placette de cladiaie sera fauchée en 2009 et, selon les résultats, une troisième pourra être fauchée en 2010.

 


Eté 2008 : « Suivi des habitats naturels d’intérêt communautaire »

Dès l’été 2008 et avant le lancement des actions de gestion et de restauration du site définies dans le DOCOB, un suivi des habitats naturels d’intérêt communautaire a été mis en place pour une durée de 5 ans (2008-2012). L’AREMIP est chargé de réaliser un état initial, avant la mise en œuvre des actions, puis un suivi de l’évolution des habitats afin de mesurer l’efficacité des actions par rapport aux objectifs fixés. Ce suivi permettra de valider, redéfinir ou stopper une action de gestion en fonction des résultats obtenus. Il est porté par la mairie de Lourdes et financé par l'Etat et l'Union Européenne.


Eté 2008 : « Gestion de la tourbière par le pâturage»

De 1998 à 2007, un pâturage équin saisonnier (juin à octobre) était organisé par l’AREMIP sur la tourbière haute dégradée. Afin de pérenniser ce mode de gestion, un contrat Natura de 5 ans (2008 à 2012) a été signé entre l’AREMIP, gestionnaire de la tourbière par le biais d’une convention avec la mairie de Lourdes, et l’Etat. Ce contrat consiste à maintenir, sur certains habitats de la tourbière, un troupeau équin sur une période déterminée et limitée dans l’année et à étendre à titre expérimental ce pâturage sur la tourbière basse alcaline. Les principaux objectifs recherchés par cette opération sont :

  • Contenir l’expansion des fourrés arborés et arbustifs (aulnes, saules, frênes et bouleaux principalement),
  • Entretenir les dépressions tourbeuses et les stades pionniers,
  • Ouvrir et maintenir ouvert le manteau de molinie.
  • Diversifier la richesse spécifique (nombre d’espèces présentes) et relancer la dynamique turfigène (formation de tourbe).

En 2008, 6 chevaux ont été mis en pacage sur la tourbière d’août à octobre (3 mois). Afin de sécuriser l’accès des chevaux à leur zone de repos et de repli en cas de montée des eaux, un cheminement léger a été réalisé à partir d’écorces d’arbres. De plus, un couloir a été fauché afin d’étendre le pâturage à la partie de tourbière basse située plus au nord de la zone actuelle de pacage. Tous ces travaux ont été menés par l’AREMIP et de façon manuelle car l’utilisation de gros matériels (pelle, tracteur, épareuse, grue à câble, pince forestière…) est exclue sur le site.



Juillet 2008 : « Inventaire des mollusques du site »

La cladiaie est un habitat susceptible d'héberger des mollusques d'intérêt communautaire (du genre Vertigo). Aussi, avant la mise en œuvre de l’action de fauche sur cet habitat, un inventaire a été réalisé par l’Association Etude et Conservation des Mollusques Continentaux courant juillet 2008, sous la maîtrise d’ouvrage de la ville de Lourdes. Cette étude est cofinancé par l'Etat et l'Europe. Les résultats ont révélé une richesse spécifique importante en mollusques terrestres et aquatiques mais les deux espèces recherchées n’ont pas été trouvées. Ainsi, l’action de fauche pouvait être réalisée sans risque d’affecter la préservation de la diversité en mollusque du site.

 


Mai 2008 : Animation et communication

En complément de la mise en œuvre de ces actions, l’animatrice du site est également chargée de l’information, la communication et la sensibilisation du public. Aussi, le 31 mai 2008, le SMDRA a organisé une visite du site Natura, de l’embarcadère jusqu’à la tourbière située à l’autre bout du lac. Proposée au public dans le cadre de l’édition 2008 des Journées Nature Midi-Pyrénées, le but de cette animation était de faire découvrir le lac et sa tourbière grâce à une visite guidée par l’animatrice du site. Malgré le temps pluvieux, une vingtaine de personnes ont participé à cette sortie, dont José MARTHE, président du COPIL.


Février 2008 : 1ère action réalisée « Gestion de la processionnaire du pin »

Le but de cette action est d’éviter les traitements insecticides à proximité de la tourbière en supprimant les arbres infectés. En effet, ces traitements permettent de lutter contre la chenille processionnaire du pin mais sont néfastes au Fadet des Laîches, papillon rare, protégé et très menacé en Europe.
L’opération a été réalisée par les services de la mairie de Lourdes en janvier 2008.

Des panneaux d’informations ont été positionnés sur le site précisant la période, le type et l’objectif des travaux ainsi que la maîtrise d’ouvrage. Le DOCOB indiquait 6 arbres infectés par la processionnaire au niveau du bosquet à traiter. Or, sur le terrain, il s’est avéré que le nombre d’arbres contaminés par la chenille était bien plus important.

 Aussi, il a été convenu avec la mairie de Lourdes d’abattre les 10 pins les plus infectés et d’ébrancher ceux qui ne présentaient que quelques nids. Ces derniers arbres ont été marqués à la bombe fluorescente afin de pouvoir réaliser un suivi de recolonisation par la chenille. Les troncs et branchages ont été évacués et les nids brûlés.