Une expérimentation de débroussaillage et de brûlage
La problématique d'embroussaillement par le genévrier est commune aux sites Natura 2000 de haute montagne. Une expérimentation de débroussaillage sur landes à Genévrier ainsi que de brûlage a débité sur le site "Estaubé, Gavarnie, troumouse, Barroude" en 2010. Le suivi de la végétation est toujours en cours.
Aujourd’hui, une dynamique d’embroussaillement par le genévrier des estives est en place. Une expérimentation est menée pour pouvoir comparer deux méthodes de réouverture, le broyage et le brûlage, sur les plans pastoral, de la conservation des milieux (habitats de pelouses et enjeux cynégétiques), financier et paysager. Les facteurs de variation de l’étude sont :
Le secteur retenu se situe sur la montagne de Pouey Boucou, à l’ombrée, à 1 800 m d’altitude. Il présente une forte pression pastorale (ovins et bovins).
Deux méthodes de réouverture ont été mises en place :
- Le broyage, à l’aide de gros matériel et de petit matériel.
- Le feu ; brûlage en plein pour les landes denses et pied à pied pour les landes piquetées
Des suivis post-travaux ont été réalisés sur la base d’observations des troupeaux, d’enquêtes auprès des acteurs, d’analyse de chantier et de suivis de la végétation.
Les premiers résultats de cette expérimentation débutée en 2010 sont les suivants :
- Impact paysager : la végétation herbacée reprend le dessus en quelques années. Cependant, elle reste partielle au bout de cinq ans après le brûlage. Plus de 30 % des rames calcinées par le feu sont encore en place dans la partie brûlée.
- Moyens humains et financiers : Le brûlage peut être effectué quel que soit les contraintes logistiques (pentes, accès…). Cette méthode coûte moins cher, mais nécessite la mise en place d’une procédure administrative plus lourde. Le broyage par gros matériel est efficace et relativement rapide comparé à celui par le petit matériel. Cependant, il nécessite la présence d’une route carrossable.
- Sur un plan pastoral : Augmentation générale de la valeur pastorale des pelouses, circulation et pacage des troupeaux dans toutes les parties réouvertes (broyage et brûlage).
- Sur un plan de la conservation des milieux : Pas de différence notable entre les deux traitements, la végétation qui s’installe est sensiblement la même. Efficacité et durabilité des deux méthodes. Maintien des habitats de pelouses et d’une mosaïque de milieux à l’échelle du secteur favorable à la perdrix grise.
Des tendances à confirmer …
- Développement des espèces ligneuses comme le framboisier ou la myrtille. L’abroutissement des bêtes limite ce phénomène.
- Effet du pâturage peu marqué, excepté sur les légumineuses (espèces de lumière).
- Augmentation de la biodiversité dans les parties non pâturées car les espèces végétales peuvent réaliser un cycle complet.
- MAIS tendance à une inversion de dynamique de végétation avec un regain de la végétation ligneuse…
Il faut prolonger l’opération pour suivre la dynamique de végétation à plus long terme, et étudier l’effet du pâturage sur ce type de landes.
Une note de synthèse et un poster sont disponibles ici : Synthèse et Poster
La Mesure Agri-Environnementale
Programmation 2007-2013 :
L’outil Mesure Agri-Environnementale Territorialisée (MAET) est utilisé prioritairement sur les sites Natura 2000 pour répondre aux enjeux agricoles et pastoraux. Plusieurs types de MAET existent.
Dans le cas du plateau de Saugué, deux mesures ont été envisagées. La première mesure intitulée "Maintien de l’irrigation" n’a pas pu être retenue, car elle nécessite l’existence préalable d’un réseau d’irrigation fonctionnel, ce qui n’est pas le cas du plateau de Saugué où seulement quelques parcelles bénéficient encore de rigoles alimentées en eau. La MAET "Prairies fleuries" a donc été choisie.
La Chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées a été sollicitée pour mettre en place cette mesure en partenariat avec l’animatrice du site. La MAET "Prairies fleuries" se distingue d’autres aides car les engagements ne concernent pas directement les moyens à mettre en œuvre pour répondre à un objectif, mais portent sur les finalités. Il s’agit ici d’avoir un certain nombre d’espèces floristiques présentes sur la parcelle engagée (parmi une liste d’espèces caractéristiques des prairies de fauche d’altitude établie au préalable). Plusieurs exploitants de Saugué ont contractualisé. Au total, 13 exploitants sur 37 ont contractualisés, soit environ 44 ha de contractualisées pour un montant d'environ 50.000€ engagés sur 5 ans.
Programmation 2014-2020 : nouvelles MAEc (Mesure Agro-Environnementale climatique)
Un PAE (Projet Agro-Environnemental) pour lutter contre la grande Berce des Pyrénées (espèce en plein expnsion et qui pose problème lors de la fauche) a été déposé en 2015. Mais ce projet n'a pas été retenu car le catalogue des mesures nationales ne permettaient pas d'y inclure les critères des espèces non exogènes. Le monde agricole a été très déçu de la NON réception de ce dossier par le ministère, car le projet était un VRAI projet de territoire.
En 2017, un nouveau PAE a été déposé dans le cadre des MAEc, sur les site de "Gavarnie, Estaubé, Troumouse, Barroude" et de "Pic Long Campbielh". Les mesures visées concernent les prairies fleuries, la fauche pédestre, l'entretien des rigoles et des haies. Le dossier est en cours est ceux sur 5 ans.
Un deuxième dossier concernant le site d'Ossoue, Aspé, Cestrède est en attente conditionné par l'avancé de l'extension du site sur le plateau de saugué.
« Etude agro-pastorale du quartier des granges du Campbielh »
Lors de la rédaction du Document d’Objectif du site "Pic Long, Campbielh", un enjeu de conservation majeur a été identifié pour le quartier des granges du Campbielh. Ce quartier de granges représente aujourd'hui un enjeu de conservation UNIQUE, tant du point de vue naturaliste, qu'humain ou paysager. Du fait des problèmes d’accessibilité, la fauche est aujourd'hui pratiquement abandonnée. Il est ressorti de la concertation que les agriculteurs et la Commission Syndicale de la Vallée du Barège souhaitent, pour maintenir voire renforcer cette activité de fauche, que soit créée une piste.
Avant d’en accepter la faisabilité et de s’engager dans cette solution qui risque de générer un impact très important d’un point de vue écologique, paysager, foncier, financier et en termes de fréquentation, il est apparu indispensable de poursuivre une animation spécifique en vue d’élaborer un projet exemplaire de reconquête de la zone des granges d’estive tout en préservant au mieux les enjeux écologiques.
Cette animation a été mise en place par la commune de Gèdre en juin 2009. Un appel d’offre a été mené, et le GIP Centre de Ressources sur la Pastoralisme et la Gestion de l’Espace a été choisi pour mener ce travail.
Un diagnostic agro-pastoral a été commencé mi-juillet. Cette première démarche a été présentée à l’ensemble des acteurs du site pour validation, à l’occasion d’un Comité de Pilotage associant les propriétaires et exploitants, les élus de la commune, la Commission Syndicale de la Vallée du Barège, le Conseiller Général du Canton de Luz-Saint-Sauveur, le GVA, les Chasseurs Barégeois, les Pêcheurs Barégeois, le Parc national des Pyrénées, la DDEA, l’ONF, EDF et le Comité Départemental de la Randonnée Pédestre.
BILAN : Ce quartier est constitué d’anciennes prairies de fauche et de granges foraines privées. Il s’agit d’une zone « dite intermédiaire » entre le fond de vallée, utilisé en hiver, et l’estive - attenante- où les animaux pâturent durant l’été. Traditionnellement les prés étaient fauchés en été et le foin stocké dans les granges. Les animaux pâturaient ce secteur au printemps et à l’automne. Avant la seconde guerre mondiale, l’ensemble des parcelles étaient fauchées. Les premiers arrêts se font vers 1930 et le rythme s’accélère depuis 1980. Actuellement, seul un éleveur fauche encore sur le quartier. Le manque d’accessibilité du quartier constitue le principal frein à la pratique de la fauche : fauche pédestre uniquement, nécessitant un temps de travail trop important et une impossibilité de redescendre le foin sur les sièges d’exploitation pour y être consommé l’hiver. De nombreux propriétaires ne sont plus présents sur le quartier (décès, vieillesse, succession non réalisée) et 60 % des surfaces n’appartiennent plus à des exploitants en activité.
UN CONSTAT : l’arrêt progressif de l’activité agro-pastorale sur ce quartier et une estive sous pâturée.
Actuellement, le quartier du Campbielh n’est plus utilisé qu’en intersaison par les animaux de 4 éleveurs qui parcourent librement l’ensemble du vallon. Mais les effectifs sont faibles et la végétation se modifie au profit d’espèces peu appétentes telles que le brachypode ou les rhododendrons. On retrouve ce problème de sous utilisation sur l’estive de Campbielh, attenante au quartier de grange, où le manque d’accès constitue le principal frein à une meilleure fréquentation par les troupeaux et à la réalisation de travaux d’entretien comme du débroussaillage. Cette estive est la propriété des 17 communes indivises du canton de Luz et est gérée par le Commission Syndicale de la vallée du Barège. En 2008, l’effectif transhumant sur l’estive du Campbielh était de 400 ovins et de 100 bovins (soit 160 UGB).
UNE REPONSE possible : la création d’une Association Foncière Pastorale autorisée
Face à cela, la commune de Gèdre a souhaité engager une réflexion sur le maintien de l’activité agro-pastorale du quartier (« Reconquête agro-pastorale du quartier des granges de Campbielh », étude 2009 – 2010, menée par le GIP-CRPGE pour la commune de Gèdre) qui a abouti au projet de création d’une Association Foncière Pastorale autorisée (AFPa) sur le Campbielh. Le but de cette AFPa est de regrouper les propriétaires de nature juridique différente au sein d’une structure unique, capable de porter des projets de développement agro-pastoral.
Elaboration du projet
Un groupe de travail constitué de la commune de Gèdre, d’un représentant de la CSVB, des éleveurs du quartier et de Gèdre dessus, et de propriétaires de résidences secondaires, (animation GIP-CRPGE & Natura 2000) s’est réuni à de nombreuses reprises pour définir le projet d’AFP : définition du périmètre, recherche des propriétaires et rédaction des statuts.
Ce projet a été présenté en réunion publique à l’ensemble des propriétaires concernés par le périmètre le 09 août 2010 en mairie de Gèdre et a reçu un accueil favorable.
Le périmètre comprend :
- Le quartier de granges foraines ;
- La forêt de Barbet qui mène au quartier ;
- Les parcelles privées de Gèdre-Dessus qui sont concernées par le projet de désenclavement.
En 2011 : Une enquête publique & la création de l'AFP du Campbielh
La constitution de l’AFP a fait l’objet d’une enquête publique qui s’est tenue à Gèdre. A la suite de quoi le commissaire enquêteur a rédigé un rapport favorable à la création de l’AFPa au vu des réponses de chacun (le 16 mai 2011). Les conclusions de l’enquête sont consultables en mairie.
Cette AFPa a vu le jour le 18 août 2011 par arrêté préfectoral. Elle réunit 32 propriétaires pour une superficie de 205ha.
L’objectif de cette AFPa est de conforter le travail des exploitants agricoles sur le plan foncier, de porter le projet de l’accès au Campbielh de manière collective, d’accéder aux financements publics et de conduire à terme d’autres travaux d’intérêt collectif nécessaire à la relance de la fauche et du pâturage.
Un syndicat de l’AFPa a été élu en assemblée avec des représentants des chaque partis (la CSVB, la commune, les exploitants et les secondaires) Son président est M. Francis CAUSSIEU, le maire de Gèdre.
Les statuts de l’AFPa et le procès verbal de la délibération de l’assemblée constitutive sont consultables en mairie.
Le projet de désenclavement de quartier de granges et de l’estive du Campbielh
Le premier projet porté par l’AFP est de désenclaver le quartier de granges et l’estive du Campbielh afin d’améliorer les conditions de travail des éleveurs, maintenir et relancer la fauche sur le plateau (accès aux engins agricoles avec possibilité de redescendre le foin sur les sièges d’exploitation) et réaliser des équipements pastoraux sur l’estive.
La mairie de Gèdre : maître d’ouvrage pour le projet de l’accès
Le projet de création de piste est un projet très coûteux (500 000 € HT). La piste ayant une vocation pastorale, des crédits pastoraux seront mobilisés à hauteur de 60 % du coût du projet. La commune s’engage quant à elle à prendre en charge les 40% des restants. Afin de faciliter les démarches d’emprunts, le syndicat de l’AFPa a décidé que la commune de Gèdre porterait le projet de l’accès. L’AFPa reste cependant active pour tout autre projet pastoral qui verrait le jour.
En 2012 : Le recrutement d’un maître d’œuvre
Un appel d’offre a été lancé le 18 août 2012 par la commune de Gèdre pour recruter un maître d’œuvre dont les missions sont les suivantes : Expertiser différents accès possibles depuis Gèdre-Dessus jusqu’au fond du Campbielh ; ainsi que préparer les divers dossiers administratifs d’autorisation et de réalisation des travaux (dossiers loi sur l’eau, site classé, site natura 2000,…). : L’« Office National des Forêts » a été recruté le 18 septembre 2012 pour remplir ces missions.
Plusieurs études ont été menées par la commune et son maître d’oeuvre afin de prendre en compte l’ensemble des contraintes du site (blocages techniques, enjeux environnementaux, étude géotechnique, étude d’impact sur le paysage) proposer un avant projet sommaire. Compte tenues de ces nombreuses contraintes, le travail a aboutit à un seul tracé possible (avec 3 variantes en partie basse) assorti de préconisations en terme d’intégration paysagère et de limitation des impacts environnementaux. La très grande majorité de la piste repose sur les terrains indivis des 17 communes de la vallée. Nous n’avons cependant pu éviter de traverser quelques terrains privés au départ de la piste et sur le fond du vallon.
Des demandes de subventions ont été déposées à la fin de l’année 2012. Une première tranche à hauteur de 150.000 euros a été réservée pour démarrer le projet.
En 2013 : Le maître d'oeuvre (ONF) finalise 3 tracés de piste. Les études sont en cours (études faune/flore/habitat , étude d'impact paysager) L'accord des propriétaires est en cours.
En 2014 : arrêt du projet de piste
Suite aux élections municipales de 2014, le nouveau conseil municipal en place a suspendu le projet de création de piste pour des raisons financières, lors du conseil du 14 juillet 2014. En effet, la commune venait de subir de plein fouet les crues de 2013 qui ont été très impactantes pour le budget de la commune.
En 2015-2016 : une extension du périmètre de l'AFP a été formulée. Elle a été accordée par arrêté préfectoral le 28 mars 2017.
Deux projets agricoles ont été déposés et financés à hauteur de 70% :
- Amélioration du sentier pour la montée des troupeaux en estives
- Adduction d'eau sur le quartier de Gèdre-Dessus versant de la Soula.
En 2017: le financements des 2 projets pastoraux ont été accordés au mois de juillet. Les travaux ont donc débutés à l'automne.
En 2018: les travaux prévus vont se poursuivre.